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Le Blog du CRELAF

16 juillet 2005

L'institution littéraire au Gabon

UNIVERSITE OMAR BONGO FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DEPARTEMENT DES LITTERATURES AFRICAINES LITTERATURE ET SOCIETE AU GABON TRAVAIL DE RECHERCHE SUR LES RAPPORTS ENTRE LA LITTERATURE GABONAISE ET LES INSTITUIONS LITTERAIRES AU GABON -Partie 1- SITES DE RECHERCHE : *BICIG , *THEÂTRE NATIONAL, *ECOLE NORMALE SUPERIEURE , * MAISONS D’EDITION , (Maison gabonaise du livre, Ndzé, Hilaire Makaya ) , *UDEG * UNESCO. Travail réalisé par : Sous la direction de : Heméry-Hervais SIMA-EYI Les étudiants de 3ème Année de Littératures Africaines: ABAGA OBIANG Isaac (Littérature gabonaise) ALLOGHO AKUE Emmanuel (Littérature orale) BOUCKANDOU Annie-Michèlle (Littérature africaine) ETSELLAH Paterne (Littérature gabonaise) EYEGUE Jean Blaise (Littérature africaine) IBONDOU GNAMA Marlène Grâce Vénusia (Littérature gabonaise) IDIATHA Guy Wilfried (Littérature gabonaise/Chef de groupe) KOUMBA Laura Gaëlle (Littérature gabonaise) MBAZOGO ONDO Grâce (Littérature africaine) MENGUE M’OYONE Patricia (Littérature orale) METOGHO ABA’A Alcandre (Littérature africaine) MIHINDOU Diane Nancy (Littérature gabonaise) MOUELLE Clovis Elie (Littérature gabonaise) MOUNDOUNGA Gilles (Littérature africaine) NKOGHE ONGONE Jean-Marie (Littérature africaine) OYANE Sophie Natacha (Littérature africaine) PREAMBULE: Depuis bientôt trois (3) ans, le Docteur Heméry-Hervais SIMA-EYI enseignantet directeur en outre, du Centre d’études pour la littérature gabonaise(CELIG)anime à la faculté des lettres et des sciences humaines, notamment au sein du département des Littératures Africaines de l’Université Omar Bongo, unséminaire intitulé « Littérature et société au Gabon » . Ce séminaire vise à étudier, analyser la littérature gabonaise dans ses rapports apparents avec la société dans laquelle cette littérature est produite.Pour ce faire, le Docteur SIMA-EYI a demandé à ses étudiants de voir, dans l’optique d’un colloque sur la littérature gabonaise , quelle place les institutions littéraires(maisons d’éditions, universités, centres de recherche, ministères, etc.)accordent à la littérature produite dans notre pays . Ainsi, scindée en deux(2) groupes, la classe de licence des Littératures Africaines s’est donc penchée sur cet épineux problème. Notre équipe s’est intéressée au groupe bancaire BICIG et son concours littéraire et artistique ; au Théâtre national ; aux maisons d’éditions entre autres, La Maison Gabonaise du Livre, Ndzé, Hilaire Makaya et les éditions du silence ; l’Union des écrivains gabonais(UDEG), l’Ecole Normale supérieure(ENS) et l’organisation des Nations unies pour l’éducation , la science et la culture(UNESCO). Il est sans rappelé que ce travail ne fut pas une sinécure, plutôt parfois un parcours du combattant. En effet, nous avons été confrontés à des problèmes de tout ordre. Car, certaines personnes que nous devrions rencontrer repoussaient nos rendez-vous à des calendes «gabonaises », d’autres étaient carrément absents, d’autres encore nous envoyaient carrément balader. comme dans un jeu de ping-pong. De plus, nos emplois de temps personnels faisaient que nous ne pouvions pas parfois(il faut le reconnaître) toujours honorer certaines visites à cause des devoirs et exposés, etc. Toutefois, nous nous sommes, en dépit de tout, fait le plaisir d’accomplir la mission à laquelle nous avions été engagés. Une mission dont nous vous présentons maintenant les résultats. I.BICIG ET SON CONCOURS LITTERAIRE ET ARTISTIQUE I.1.Historique et objectifs : Au delà de sa mission économique, la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon (BICIG), manifeste un intérêt particulier pour l’Art et la Littérature en encourageant depuis 1995, les artistes et écrivains débutants et confirmés à travers son concours dénommé « Concours BICIG amie des Arts et des Lettres ». Ce concours vise à récompenser l’esprit créatif, à favoriser l’émergence des talents et à encourager l’épanouissement des artistes et écrivains. Initialement prévu pour être organisé chaque année, le concours est devenu une biennale depuis sa 4ème édition en 2000.Pour la 5ème édition en 2003, on a voulu la faire coïncider avec le trentième anniversaire de la banque. I.2.Les primés : Depuis, sa création, le concours qu’organise BICIG a déjà primé, dans le domaine des Lettres, près de trente (30) lauréats dans les domaines suivants : *Catégorie « écrivains confirmés » ; *Grand prix BICIG espoir ; *2ème prix BICIG espoir ; *3ème prix BICIG espoir ; *Prix spécial du Jury. I.3.Les récompenses : Les récompenses du concours varient en fonction du rang occupé par le lauréat dans sa catégorie. Ainsi, on a : *Catégorie « écrivains confirmés »,500.000 Fcfa ; *Grand prix BICIG espoir 500.000 Fcfa ; *2ème prix BICIG espoir 300.000 Fcfa ; *3ème prix BICIG espoir 200.000 Fcfa ; *Prix spécial du jury 200.000 Fcfa I.4.Que fait-on des œuvres primées ? En fait rien du tout. Si l’on en croit les organisateurs du concours, les œuvres primées devraient être publiées. Or, il s’avère que depuis la mise en route de « l’amie des arts et des lettres », aucune œuvre n’ait connu jusqu’ici, un sort que l’on pourrait réserver à toute œuvre de génie ; c’est-à-dire la publication vers un public plus large. En réalité, cet état de chose n’est guère étonnante puisque dans notre pays, au delà de la bonne volonté qu’affichent les uns et les autres, à vouloir promouvoir notre culture, ceux-là pèchent encore énormément dans ce que nous pourrions appeler le « suivi » des œuvres, ce qui est bien dommage surtout quand l’on sait le merveilleux tremplin que constitue ce type de concours. II. THEATRE NATIONAL II.1.Historique et missions : II.1.1.Historique : Le théâtre gabonais sous forme d’acteurs selon les règles classiques, fait son apparition au Gabon avec les missionnaires blancs français dont on peut citer Le Révérend Père Lefebvre, Monseigneur Bessieux, etc. qui , sous forme de saynètes(feu de camp)animées par des scouts ont interprété les œuvres de Georges Courteline et de Molière vers les années 1950. Il revêt petit à petit son propre caractère à partir de 1960, année de l’accession du Gabon à l’indépendance, d’où les premières représentations publiques des petites pièces intéressantes qui ont été données au Centre Culturel français Saint-Exupéry et au stade Révérend Père Lefebvre à Libreville. L’intérêt porté par le public gabonais pour son théâtre , lui permit de se développer, de s’étoffer. Cet effort se trouve récompensé et les choses devinrent précises en 1965,année de la nomination du dramaturge Vincent –De-Paul Nyonda comme Ministre d’Etat Chargé des Affaires culturelles. A la veille des premières premières manifestations culturelles du monde africain, devant un évènement d’une telle ampleur, le Ministre Nyonda organise un concours de recrutement des acteurs ; c’est la naissance de La Troupe permanente du théâtre National gabonais, dont la première sortie au Sénégal en Avril 1966 au Festival Mondial des Arts Nègres à Dakar se traduit par une brillante participation. De retour du Sénégal, les jeunes acteurs sont envoyés en formation dans diverses disciplines qui concernent la création théâtrale. Au terme de cette formation, les comédiens de retour de France et du Sénégal montent deux(2) troupes prolifiques : « Le Théâtre du Silence » et le théâtre de la recherche » avant de se consacrer aux producteurs du Théâtre national. II.1.2.Missions : A sa création en 1965, la Direction du Théâtre National est rattaché au Ministère de la culture, des Arts et de l’Education populaire ; elle est considérée comme un de ses services extérieures et dont les missions sont de promouvoir la culture nationale par le biais du théâtre, du ballet, du cirque et des Arts du spectacle, de monter des spectacles et de les présenter au public sur toute l’étendue du territoire national ainsi qu’à l’extérieur de nos frontières. La production est assurée par la Fédération nationale du théâtre(FEGATH), la Fédération de danse du Gabon(FEDAG), la Fédération des troupes de cirque, les Ateliers de Théâtre et les troupes privées qui sont composées d’artistes dont certains sont issus de la section d’Art dramatique de l’Ecole Nationale d’Art et Manufacture(ENAM), Ecole de formation professionnelle sous la tutelle du Ministère de la culture. Les ressources du Théâtre sont constituées par la subvention de l’Etat et des Collectivités Publiques, les dons et les legs régulièrement acceptés, les recettes de représentations et de services concédés au Théâtre national. II.2.Théâtre national et littérature gabonaise : Bon nombre de pièces théâtrales gabonaises ont été jouées par des groupes de théâtre au Gabon, ce sont par exemple : · Biboubouah de F. ALLOGHO-OKE par la troupe du Théâtre national(1997) · Olendé de J.P. LEYIMANGOYE,idem(1982) · La Folle du Gouverneur de L. OWONDO,idem(1990) Sans compter quelques inédits : *« L’abeille et le miel » de Camille OTOGHO par Le Cercle Les Renaissants(1998) *« Il était une fois » de Michel NDAOT par l’Atelier EYENO *etc. En définitive, la littérature gabonaise tient une place considérable au sein du Théâtre national mais c’est une place qui gagnerait à être confortée par une représentation beaucoup plus accrue. Mais que peut-il y faire lorsqu’on sait que depuis quelques années, la production au niveau de la dramaturgie, s’est comme estompée et que les moyens qui lui sont alloués demeurent malgré tout insuffisants pour former des jeunes acteurs de talent ? III.ECOLE NORMALE SUPERIEURE A l’ENS, où nous étions invités à faire nos recherches en voyant la place qu’on y fait à la littérature gabonaise, il convient de souligner que là-bas nous avons été confrontés à de nombreuses difficultés, surtout au niveau mdes renseignements auprès de certains responsables et d’un service des Archives encore pas très efficace pour n’avoir pas pu répertorier tous les travaux longs qui ont bien pu être fait à partir de la Littérature gabonaise. Mais il faut dire déjà que dans cette école supérieure , selon ce qui nous a été dit, il n’ y a pas de filière Littérature gabonaise comme en voit à Faculté des Lettres et Sciences Humaines, notamment au sein du département des Littératures Africaines. C’est une école professionnelle où les étudiants issus d’horizons divers viennent poursuivre leurs études. Mais on a toutefois reconnu que certains travaux longs avaient été réalisés sur ou à partir de la littérature produite au Gabon, mais comme on l’a signal é tantôt, le service des archives n’ ayant pas été opérationnel depuis . IV. MAISONS D’EDITION Comme dans tout pays, on ne peut parler de littérature sans parler des maisons d’édition ; car, celles-ci font partie des outils de la littérature, l’édition légitime la littérature, bref ; elle fait fonctionner la littérature. Dans le cadre de notre travaille de recherche, nous nous sommes rapprochés de certaines maisons d’édition de la place dont : La maison Gabonaise du Livre, les éditions Ndzé, les éditions Abdon junior Makaya et les éditions udégiennes. IV.1.La Maison Gabonaise du Livre : La Maison Gabonaise du Livre a été créée en Juin 2002 par Madame Chantal Magali MBAZOO-KASSA, elle-même écrivain(Sidonie,2001,Ed. alpha-oméga,Paris et Fam !, 2003,Ed.La Maison Gabonaise du Livre, Libreville) et enseignante à l’Ecole Normale Supérieure de Libreville. Cette initiative louable lui vint à cause du manque criard de maisons d’éditions au Gabon et à Libreville en particulier. La Magali(comme le prénom de sa créatrice !) a donc pour ambition de « promouvoir la plume gabonaise, de la sortir de son mini-terroir afin que le Gabon soit présent sur l’échelle international. » Il faut dire qu’avant la création des éditions Magali , il existait déjà entre autres, les éditions Raponda Walker de la Fondation Raponda Walker , les éditions Ndzé, les éditions udégiennes ou encore les éditions du Silence d’Auguste Moussirou Mouyama qui, pour ces trois(3) dernières n’existent plus pour leur part. Depuis leur création ,les éditions Magali n’ont publié que deux romans( Fam ! que nous avons cité plus haut et Les Matinées sombres Narcisse EYI MENIE) ,un recueil de poésie Patrimoine de Lucie Mba et quelques œuvres critiques ou essais tels que La Poétique du soleil dans la mouche et la glu et La Rhétorique du corps dans Fureurs et cris de femmes, toutes deux de l’universitaire Patrice Gahungu ou encore Les 14 clés pour réussir son mariage d’Honorine Ngou pour ne citer que ceux-là. Il n’ y a aucune particularité aux éditions Magali, car elles éditent toute sorte d’œuvres. En effet, elles publient les ouvrages de fiction aussi bien que les ouvrages critiques ou les essais, etc. Cela est visible simplement à travers les productions citées plus haut. IV.1.2. Organigramme : Direction général Direction artistique Et technique Direction commerciale et communication Secrétaire Infographe monteur Gérant de la heutique Comité de lecture La Magali est sous la responsabilité d’une Directrice générale qui élabore avec ses adjoints la politique de « l’institution ». Lors des différentes rencontres, chaque sous direction élabore des statuts de fonctionnement de la Magali et les décisions sont prises d’un commun accord, à l’unanimité. La DAT est chargée du domaine technique c’est-à-dire qu’elle reçoit les manuscrits auprès des écrivains et recueille les différentes approches au projet de publication de l’écrivain et les soumet à l’infographe et au monteur.0 La DCC s’occupe de l’aspect commercial ; c’est-à-dire de la promotion de la maison d’édition. Elle fixe le montant pour l’édition d’une œuvre et les modalités de paiement. Par ailleurs, toutes les œuvres éditées par La Maison Gabonaise du Livre sont encore touts des œuvres gabonaises même si certaines d’entre ont été produites par des étrangers résidant dans notre pays. Toutefois, on note qu’il y a des projets de production des auteurs étrangers en l’occurrence des Congolais et des Béninois dont les manuscrits sont en étude par la DAT. Le souci primordial de Magali, c‘est la promotion de la littérature gabonaise qui est restée pendant longtemps et même encore de nos jours ignorée du grand public. Mais il y a de l’espoir ; car à voir, les fortes demande de publication au sein de cette structure éditrice, on peut finalement croire, selon le mot même de notre éditeur que les Gabonais , enfin, s’intéressent maintenant plus que jamais à l’écriture. IV.2. Les éditions Abdon Junior Makaya : C’est la dernière née des maisons d’édition au Gabon. Elle s’est récemment distinguée en publiant cette année, Les Larmes du soleil de Péguy Lucie Auleley. C’est la seule œuvre à ce jour qui ait été publiée par cette jeune maison d’édition. IV.3.Les éditions Ndzé : Elles ont publié quelques œuvres de la littérature gabonaise , à savoir : La nouvelle de Ludovic Emane OBIANG L’Enfant des masques et autres nouvelles(1999), une pièce de théâtre du même auteur Péronnelle(2002), les romans de Jean DIVASSA NYAMA La vocation de Dignité (1997) , Le bruit de l’héritage (2002),Le Nganga blanc, in Je suis vraiment de bonne foi (2002) un essai entre autres, Petites misères et Grands silences, culture et élites du Gabon (2001) de Luc NGOWET, Tous les chemins mènent à l’autre(2002) ,prix du premier roman gabonais de Janis OTSIEMI, etc. Il convient quand même de souligner que plus de la moitié des œuvres éditées par les éditions Ndzé, elles l’ont toutes été en coédition majoritairement avec les éditions Raponda Walker, mais il n’en demeure pas moins que cette maison éditrice figure parmi les toutes meilleures maisons d’édition en Afrique centrale et de l’Ouest. En définitive, il faut dire que la littérature gabonaise tient une bonne place de choix dans les maisons d’édition créées dans notre pays. Mais le manque de politique et aussi d’intérêt pour l’écriture de la part des Gabonais jusqu’à une certaine époque, n’ a jamais cessé de mettre à mal nos maisons d’édition. Nous pouvons espérer qu’avec le réveil qui s’annonce, l’édition au Gabon parviendra à jouer pleinement son rôle de vecteur de légitimation de la littérature et un véritable agent de vulgarisation. V.UNION DES ECRIVAINS GABONAIS L’Union des écrivains gabonais, a été créée en 1987 par des écrivains soucieux de faire la promotion des jeunes talents, pour servir de cadre aux jeunes « pousses » mais aussi de faire la promotion de la littérature gabonaise. Depuis quelques années, l’UDEG en effet, organise des caravanes littéraires dans tout le pays afin de faire connaître notre littérature aux lycéens et aux gabonais passionnés de littérature. Malheureusement, depuis quelques temps, ces caravanes littéraires semblent battre de l’ail certainement à cause d’un manque de moyens. VI.UNESCO Dans l’exercice de la mission qui nous avait été assignée, nous nous sommes rendus à la représentation régionale de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture afin d’ y voir la place qu’occupe, au sein de l’Unesco, notre littérature surtout dans les programmes scolaires. Il s’avère que pour cette institution internationale, la place qu’occupe notre littérature dans les programmes scolaires n’est du ressort seul du gouvernement gabonais qui, bien sûr, et cela dans une moindre mesure, bénéficie de l’expertise de cette noble institution. CONCLUSION En conclusion , il nous faut dire que nous avons eu un plaisir immense à réaliser ce travail de recherche, même si nous sommes quand même un peu déçus de savoir combien il est difficile en notre pays d’avoir toutes les informations que nous pouvons souhaiter pour réaliser un travail de ce type. Nous le sommes d’autant plus que les moindres informations sont comme « aller chercher une aiguille dans une botte de foin ». Nous pensons qu’il serait convenable, au moment où le monde est entrain de vivre à l’heure de l’Internet que nos institutions s’arriment un tant soit peu avec ce qui, sous d’autres cieux, fait déjà des merveilles. Par ailleurs, nous croyons avoir fait ce qui nous a été demandé et l’intérêt pour nous dans ce travail est d’avoir pu se rendre compte d’ un certain rapport que notre littérature entretient avec les instances qui la légitiment. Qui dira encore après ça que la littérature gabonaise n’existe pas parce qu’elle n’aurait pas ses propres canons de fonctionnement ? Adresses Internet utiles : *www.bicig-gabon.com *www.ndzé.com *www.gabonflash.com
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16 juillet 2005

Communication donnée lors de la célé bration du dixième anniversaire de la mort de Sony Labou Tansi

LECTURE BAKTHINIENNE DE LA METAPHORE DE LA HERNIE DANS L’ETAT HONTEUX DE SONY LABOU TANSI Par Guy Wilfried IDIATHA, 3ème Année Littératures Africaines UOB, Libreville Gabon L’ouvrage de Sony Labou Tansi, L’Etat honteux(1) évoque de bout en bout, de façon grossière, vulgaire et ostentatoire, les éléments ayant trait aux parties génitales, au bas-ventre dont « la hernie ».Cette hernie n’est pas forcément toujours à considérer au premier degré, comme on pourrait de prime abord le faire, car à la lumière de l’ouvrage de l’écrivain congolais la hernie est marquée d’une charge symbolique ou significative indéniable. En considération de cela, il nous revient donc de décliner les différentes significations que revêt la hernie. Autrement dit, quelle est la symbolique de la hernie relevée dans le texte de Labou Tansi ? Quelles en sont les significations? Pourquoi cette récurrence des parties basses du corps humain ? * * * Lorsque l’on évoque la hernie, on pense d’abord à la maladie, à cette pathologie à laquelle les hommes pour la plupart sont affectés et qui se caractérise majoritairement par une forme de grossissement, un gonflement au niveau des testicules. En effet, dans L’Etat honteux, la hernie qu’évoque Sony Labou Tansi se perçoit également sous cet angle. Martillimi Lopès, fils de Maman national et homme de pouvoir est atteint depuis sa naissance par une maladie qui le fait souffrir :La hernie. « Ce bourgeon honteux que la nature (lui) a mis dans les cuisses », comme on le lit dans les entrepages du roman est une pathologie lourde de « 7 kgs »(2) et qui dégage une « odeur amère »(3) qu’il soigne en prenant « un bain plein d’aubergines, de piment, de racines et de feuilles (…) parce qu’il paraît que ça soigne les hernies( )». Le héros laboutansien est donc un malade, mais malheureusement la hernie ici, n’est pas qu’une simple maladie. La hernie dans L’Etat honteux désigne également le sexe car la première constatation que nous faisons, c’est la récurrence dans l’ouvrage des éléments célébrant, selon le mot de Mikhaïl Bakhtine, « le bas-matériel et humain ».Celui-ci se laisse évidemment lire à travers la métaphore de la hernie parce que la hernie en réalité est une métonymie de l’acte sexuel, de l’organe sexuel. Jacques Chévrier dans son article « Pouvoir, sexualité et subversion dans les littératures du Sud (4)» pense que dans L’Etat honteux « tout est mis en œuvre pour favoriser l’érection permanente des citoyens, à commencer par la nationalisation des bordels et la création de trois ministères ad hoc, le Ministère des Braguettes , le Ministère des Testicules et enfin le Ministère de la Pornographie(…)Posséder ou être possédé, au sens sexuel du terme, telle semble donc être la seule alternative de cet univers délirant réduit au seul branle corps pénétrant/corps pénétré, dont Mon Colonel Martillimi Lopès constitue l’incarnation la plus parfaite ». C’est ainsi que l’écrivain écrit à propos de Martillimi Lopès : « Il ajuste sa musette et va dans la direction de Yambi-city où j’ai construit une villa à ma petite française blanche qui, dans les affaires de ma hernie est entrain de valoir deux vraies noires(5). » Ce que nomme le personnage du roman de Labou Tansi « les affaires de ma hernie » n’est rien d’autre que le sexe, l’acte sexuel ; son appétit effréné de la bonne chair. D’ailleurs tout au long de l’ouvrage, Sa hernie Martillimi Lopès ne se passe pas de gésir avec les femmes qu’il désire. La hernie laboutansienne est également l’expression dans son ouvrage, de l’exercice du pouvoir ou du règne. En fait, ce point ne se départit pas du précédent ; car, pouvoir et sexualité dans L’Etat honteux vont ensemble. Selon Boniface Mongo Mboussa dans son article « Deux approches de la sexualité dans le roman congolais :Henri Lopès et Sony Labou Tansi(5) », « la sexualité se confond dans L’Etat honteux avec le pouvoir et devient ainsi le thème central du roman. Cette confusion sexualité/pouvoir est perceptible à travers le sens polysémique que donne Sony Labou Tansi au mot « hernie» Ce support ,ajoute l’auteur de l’article, a déjà été souligné par la critique. C’est dans le même sens que le narrateur de L’Etat honteux dit : « Le premier droit de l’homme c’est sa hernie, parce que, mesdames et messieurs, c’est une honte mais c’est la vérité, ce n’est pas pour rigoler que mon emblème c’est la braguette, croyez-moi sur parole ;c’est la hernie qui fait l’homme et ne tombez pas dans le piège :Quand le Blanc parle de l’homme c’est sa hernie qu’il regarde, ne vous y trompez donc pas.Votre pouvoir de merde que je viens de prendre, regardez comme il est cousu de roupettes(6) (…)la roupette est un ustensile de politique(7). » En d’autres termes le pouvoir et le sexe, l’acte sexuel vont ensemble dans l’assise de tout pouvoir. En outre, Mon Colonel Martillimi Lopès appuie ses décisions politiques en joignant très souvent le mot « hernie » : « C’est la décision de ma hernie(8) ». Sony Labou tansi dans son roman utilise ou se sert du mot « hernie » pour créer des expressions sur la base d’autres expressions. Ainsi, avons-nous : « A quelque chose ma hernie est bonne(9)» qui semble avoir été construit sur la base d’un adage bien connu « : « A quelque chose malheur est bon ».De même, nous avons encore : « on ne peut pas courir après deux hernies à la fois(10) », nous connaissons tous cet adage qui dit : « on ne court pas après deux lièvres à la fois » ; une autre encore :« vendre la peau de ma hernie avant de l’avoir tuée(11) » de qui nous connaissons « vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tuée. ». A la page 39 du roman de Sony Labou Tansi, nous lisons : « Qui se sert de sa hernie périra par sa hernie » qui est une parodie de la parole christique : « qui a tué par l’épée mourra par l’épée(12) » ; l’autre parodie du fils de Dieu est celle que nous retrouvons à la page 75 : « Ceci est mon corps ceci est ma hernie prends et mange(12) » d’où on tire, « ceci est mon corps ceci est mon sang prenez, mangez et buvez. » A la page 78 ,il parodie le fabuliste français Jean de Lafontaine quand il dit : « Creusez, bêchez, fouillez ne laissez nulle place où ma hernie ne passe et ne repasse(13) ».Nous connaissons tous la fable dans laquelle La fontaine fait dire au laboureur à ses enfants pour les inciter au travail : « Creusez, bêchez, fouillez ne laissez nulle place où la houe ne passe et ne repasse.(14) »… S.L.Tansi parle du « revers de la hernie » comme du « revers de la médaille (15)» ; Mon Colonel Martillimi Lopès dit : « Quelle hernie t’as piqué(16) », généralement, on dit « quelle mouche t’as piqué » et « vous allez voir de quelle hernie je me chauffe(17) » ; la gastronomie n’échappe pas non plus à la symbolique de la hernie, puisqu’à la page 147, le narrateur parle du « jaune de ma hernie » au lieu de jaune de l’œuf. Dans la même perspective, Labou Tansi en évoquant la hernie semble même crée une arme de guerre : le « lance-hernies » certainement à partir du lance-flammes que nous connaissons. La hernie désigne également le gouvernement avec qui il se réunit : « Il nous fit tous venir : le gouvernement de la hernie ».Ce gouvernement qu’il n’hésite pas à changer à la suite d’un complot : « Je vais donc remanier ma hernie(18) » et dans lequel il ne se soucie pas de nommer qui il veut, selon sa volonté : « Damanso national je te fais ministre, (…) oui, toi, ministre des Testicules, c’est laid mais on ne peut plus s’en passer, ferme les yeux et forme ton cabinet(19) ». Outre le gouvernement , la hernie est également le pouvoir militaire sinon l’Armée : « Raondo Hugo ex-Commandant de ma hernie, etc. ».De plus, elle désigne tout le clan, la Cour de Mon Colonel Martillimi Lopès que le narrateur du présent roman désigne par les « herniés » ; c’est-à-dire ceux qui ont la hernie, mais à vrai dire tout le monde, homme comme femme a la hernie dans L’Etat honteux ; Alberto Sanamatouff est l’un de ces herniés de la Cour du Président, il occupe le poste de membre du Bureau national des herniés, ancien Représentant de sa hernie personnelle aux Nations Unies. La hernie c’est aussi l’expression du territoire ou du pays. D’ailleurs, la première décision que prit Mon Colonel Lopès au pouvoir, ce fut d’établir de nouvelles frontières au pays en rendant carré la « patrie », « c’est la décision de ma hernie(20) », dit-il ; parce que « nous ne pouvons quand même pas vivre dans un entonnoir tracé par les colons. (21)» En outre, quand Lopès évoque le territoire, il dit avec précision à la page 46 : « Sept cents kilomètres au nord de ma hernie » ou quand il parle des autres nations, c’est « les autres hernies de la terre ». Au regard donc de cela, la « hernie » est ici le pays. Dans le pays justement de Martillimi Lopès, la peine capitale a été remplacée par la « peine de hernie ». Tous ceux qui sont accusés de(haute) trahison envers la patrie doivent subir « la peine de hernie » ; c’est-à-dire l’émasculation qui serait mieux acceptée que la peine capitale, réservée désormais aux femmes. C’est ce qu’il laisse entendre lorsqu’il dit : « J’ai horreur du sang, j’ai horreur de la mort, donc pas de peine capitale sur toute l’étendue de la patrie, mais seulement « la peine de hernie (…)Il termine la cérémonie et la roule pour établir que la peine de mort c’est pour les femmes, ce qu’il faut aux hommes c’est la peine de ma hernie, parce que c’est leur honteuse fonction de mâle qui est à l’origine de tout, c’est leur hernie qui les pousse à vendre la peau de la nation. La peine capitale est supprimée aux hommes sur toute l’étendu de ma palilalie, je la remplace par cette peine nationale ». A tout prendre, il faut dire que l’évocation récurrente de la hernie dans cette œuvre de Sony Labou Tansi entre tout simplement dans le cadre de ce qu’on a appelé à la fin des années 1970 dans la littérature négro-africaine, et qu’on a emprunté au critique russe Mikhaïl Bakthine, le Carnavalesque. En effet, selon le Congolais Boniface Mongo Mboussa dans l’article que nous avons cité précédemment, « le Carnavalesque est une forme de résistance à la culture officielle de l’Eglise, il est un mode d’expression qui illustre la perspective populaire du monde.» C’est dans cet esprit que Bakthine l’analyse dans l’essai qu’il consacre à l’œuvre de François Rabelais. Pour Bakhtine, la distinction entre la culture officielle du carnaval dans la littérature où la carnavalisation reste avant tout, une critique dirigée contre le sérieux de la culture officielle. A ce titre, l’excentricité apparaît comme une catégorie importante, dans la mesure où elle permet à tout ce qui est réprimée chez l’homme de s’exprimer librement ». Dans L’Etat honteux, elle se manifeste par la critique du langage autoritaire du pouvoir, la désacralisation du chef à travers des jurons, des travestissements, des pastiches insolents et par une importance trop accordée « au corps d’en bas », au bas matériel et humain. Effectivement, c’est ce que nous avons vu au niveau des travestissements lorsque la métaphore de la hernie est tantôt une pathologie, tantôt le sexe, le pouvoir, le territoire et parfois aussi sert à désigner Martillimi Lopès en personne sous le pseudonyme « elle(la hernie) nationale ». Elle parlant de la hernie, Sony Labou Tansi est de façon avérée entrain de magnifier, exhumer le corps d’ « en bas » pour exprimer son angoisse par rapport à un monde où certaines valeurs(morales , notamment) se meurent. * * * La hernie telle qu’elle se laisse à voir dans le roman du Congolais Sony Labou Tansi, L’Etat honteux, à travers le personnage de Mon Colonel Martillimi Lopès notamment, est riche de symboles. En effet, la hernie n ‘est en réalité qu’une métaphore ; car si elle ne désigne pas que cette maladie congénitale, on l’ a vu, elle est aussi la désignation du sexe, de l’acte sexuel, du pouvoir, du territoire, d’une sanction pénale ,d’une ré-création de vocables ou expressions, etc. Toute cette propension aux parties intimes n’est pas anodin , elle a un lien étroit avec l’axe paradigmatique de l’auteur :Le Carnavalesque(ou roman carnavalesque ou roman du Pleurer-rire) tel que Bakhtine en posa les jalons à partir des travaux qu’il effectua sur l’œuvre de Rabelais et dont Sony Labou est avec beaucoup d’autres auteurs négro-africains depuis la fin des années 1970 l’une des figures emblématiques.Cela étant dit et à la lumière des analyses que nous venons de faire, la hernie n’est-elle pas finalement l’expression de la vie ?
16 juillet 2005

Rapport d'activités(2004-2005) du CRELAF

UNIVERSITE OMAR BONGO ********************************* FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES **************************************************************** DEPARTEMENT DES LITTERATURES AFRICAINES ************************************************************** RAPPORT D’ACTIVITES DU « CERCLE DE REFLEXION DES ETUDIANTS EN LITTERATURES AFRICAINES » -CRELAF- Faculté des Lettres et Sciences Humaines Département des Littératures Africaines B.P 13.131 /17.004 E-mail :crelaf_uob@yahoo.fr Tel :(241)07.40.70.61 PRESENTATION Le Cercle de Réflexion des étudiants en Littératures Africaines dénommé CRELAF, est la structure scientifique et culturelle des étudiants du département des Littératures Africaines. Il a été crée par des étudiants soucieux d’avoir un cadre théorique et pratique dans lequel, ils pourraient s’exprimer librement. Jusqu’à ce jour, le CRELAF a déjà pu mener quelques activités allant dans le sens à vendre l’image de notre établissement, et surtout de partager à d’autres notre passion des littératures(écrite et orale). LES ACTIVITES *HOMMAGE à Jacques Rabemananjara : En Avril dernier, les étudiants à travers le CRELAF, ont tenu à rendre un vibrant hommage au poète malgache Jacques Rabemananjara(1913-2005) quelques jours après l’annonce de son décès. Auteur de plusieurs œuvres poétiques(Antsa Présence Africaine, 1961 ; Antidote, Présence Africaine, 1961 ;Les Ordalies, Présence Africaine,1972 ; Rien qu’encens et filigrane, Présence Africaine, 1987), J. Rabemananjara est une figure emblématique de la poésie négro-africaine, c’est tout donc naturellement qu’il a été célébré par le CRELAF au travers des expositions sur sa vie et son œuvre. *« Hall of fame »: Initié par le Chef de Département Pierre Monsard, le CRELAF a été sollicité pour participer au « Hall of fame », c’est-à-dire une exposition d’images représentants la nouvelle génération d’auteurs africains :Kossi Efoui, Alain Mabanckou, Kangni Alem , Abdourhamane Wabéri, etc. Ce qui a permis aux étudiants du département et d’autres de l’UOB d’avoir une idée du moins visuelle de ces écrivains dit de la « migritude ». *Dixième anniversaire de la mort de Sony Labou Tansi : 14 juin 1995- 14 juin 2005, cela faisait dix ans que disparaissait l’écrivain congolais Sony Labou Tansi des suites d’une maladie. Le CRELAF a tenu à marquer l’événement par une série de communications dont le thème central était : « Sony Labou Tansi, 10 ans déjà… ». A cet effet, en présence du Chef de Département Pierre Monsard , de quelques enseignants dont le Professeur Grégoire Biyogo et des étudiants, Clovis Elie Mouelle étudiant de 3ème Année et 1er Vice-Coordonnateur du CRELAF , chargé de la programmation s’est appesanti sur : « Sony Labou Tansi, l’homme et son œuvre » ; ensuite, Wilfried Idiatha, coordonnateur du CRELAF a conféré sur : « Lecture bakthino-freudienne de la métaphore de la hernie dans L’Etat honteux de Sony Labou Tansi » ; M.Didier Taba Odounga , enseignant au département a quant à lui analysé « La réception critique de l’œuvre de Sony Labou Tansi aux Départements des Littératures Africaines et Lettres Modernes. » Cet événement a ensuite été répercuté dans certains médias, notamment dans le site www.Bilenge.com, un site congolais, le 14 juin 2005 par Désiré-Clitandre Dzonteu, 3ème Année et 2ème Vice-Cordonnateur du CRELAF et correspondant avec Wilfried Idiatha dudit site. *Participation au 1er Festival du théâtre scolaire du 03au 04 juin 2005 et aux journées de l’ENS en partenariat avec le théâtre express Le CRELAF a été sollicité par M. Monsard, Chef de Département des Littératures Africaines et fondateur du Théâtre Express à prendre part activement au 1er Festival du théâtre scolaire et également aux journées de l’ENS aux côtés du Théâtre Express qui avait été invité dans l’un et l’autre cas, à faire des prestations. Actuellement, le CRELAF est en phase de signer des partenariats avec des Centres de recherche , tels que le Centre d’études en littérature gabonaise(CELIG) du Docteur Hémery-Hervais Sima Eyi ; l’Union des Ecrivains gabonais(UDEG) ; l’Union des Enseignants de Culture Francophone(UGECF)… et le Centre Culturel Français Saint-Exupéry pour l’animation de certaines de nos communications. Les journées de la FLSH si elles sont tenues, seront l’occasion à nouveau pour le CRELAF de s’illustrer dans le sens à travailler dans la promotion de la littérature africaine écrite et orale et à valoriser l’image de notre département. Fait à Libreville, le 11 juillet 2005 Le Secrétaire Général Paterne ETSELLAH
16 juillet 2005

PRESENTATION DU CRELAF

Le Cercle de Réflexion des Etudiants en Littératures Africaines, dénommé CRELAF, est la structure culturelle et scientifique des étudiants du département des Littératures Africaines.Le CRELAF est né du besoin des étudiants d'avoir un cadre théorique et pratique dans lequel ils pourraient se retrouver et discuter librement de leur passion:La littéarture. Voici les membres (2004-2005)qui coordonnent les activités du CRELAF: Coordinateur: Guy Wilfried IDIATHA 1erVice-Coordinateur: Clovis Elie MOUELLE 2èmeVice-Coordinateur: Désire Clitandre DZONTEU Sécrétaire général: Paterne ETSELLAH Sécrétaire Administratif: Dieu-donné KOUMOU GNAMA Trésorière: Valérie Chimène ZOULA
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